Conférence d’Emmanuel Grimaud et Stéphane Rennesson

Stoned. Le sex appeal de l’inorganique

On présentera ici les résultats d’une enquête en cours sur la géobiologie, un genre de cartographie (ou de catalogue) des techniques de détection des réseaux ‘énergétiques’, mais aussi un film entrain de se monter intitulé STONED. Sur un site mégalithique, des gens s’adonnent à des expériences de reconnexion à la terre et à eux-mêmes, une sorte de ‘mégalitho-thérapie’. Celle-ci n’a pas que des effets thérapeutiques, elle a aussi ses vertus du point de vue d’une archéologie expérimentale qui chercherait à comprendre ce que les gens avaient dans la tête en posant des mégalithes à des endroits précis. On peut se demander en effet si les habitants du néolithique n’avaient pas une sensibilité bien plus accrue que la nôtre aux phénomènes terrestres, à la vie du sous-sol, aux effets des failles et courants d’eau souterrains par exemple sur l’organisme. Certains aujourd’hui le pensent et rien n’empêche de faire l’hypothèse qu’ils savaient repérer et exploiter les propriétés telluriques de leur environnement bien mieux que les ‘modernes’. Et si les chaos de pierres étaient bien plus organisés que l’on croit ? Des dispositifs ingénieux visant à développer les capacités latentes, des réseaux de roches connectées par des circuits invisibles, qui déplacent les frontières du corps, de la matière et des champs subtils ? Faut-il supposer l’existence d’une acupuncture terrestre dont nos ancêtres auraient eu la maîtrise ? Elle devrait pouvoir alors s’éprouver à nouveau au présent, avec ses points, ses lignes, ses failles, ses réseaux, ses grilles invisibles, ses pierres qui étirent, déforment, rééquilibrent, ajustent, amplifient ou neutralisent des champs de force. Un site mégalithique est nécessairement un lieu spéculatif où s’inventent toutes sortes de théories. C’est aussi un lieu privilégié pour expérimenter le sex appeal de l’inorganique (Benjamin, Perniola,…) , rendant possible tout un tas de sensations, de ressentis, d’expériences sublimes, extra-sensorielles (suspension du temps, de l’espace), états orgasmiques, états altérés de conscience. Mais n’allons pas trop vite. Il s’agit de refaire à notre tour l’expérience de STONED, de se servir du film comme une induction hypnotique et de voir dans quelle mesure nous pouvons constituer d’abord avec ses personnages et ses cailloux un réseau plus grand de roches connectées, une lithosphère.

Circuits Faibles (saPRISTi!)

saPRISTi! est le séminaire de recherche-création intégré au Programme de
Recherches Images, Sciences et Technologies (PRIST).


Dans le souci, tout à la fois, de rappeler le lien de co-originarité unissant l’art et la
technique, et de manifester l’écart que le premier creuse avec la seconde, saPRISTi!
cultive un rapport non instrumental voire dysfonctionnel, à l’égard des techniques
impliquées dans la thématique que construit le Programme, en favorisant la
redécouverte, le réapprentissage, l’exploration critique, le réemploi et le
détournement des outils, des machines, des “inventions” et des instruments
scientifiques proprement dits, que celle-ci mobilise.


Contre une certaine musique ambiante, nous verrons alors en quoi la technique peut
nous rendre plus sensibles au monde qui nous entoure ou, à l’inverse, étendre la
sphère du sensible.


Chaque semestre saPRISTi! se déploie entre théorie et pratique, afin de mettre à
l’épreuve de l’expérimentation individuelle et collective les principales notions que
recouvrent l’utilisation de ces techniques, au service de la création et de la réflexion.

Présentation générale de « Circuits Faibles »

saPRISTi! est le séminaire de recherche-création intégré au Programme de
Recherches Images, Sciences et Technologies (PRIST).


Dans le souci, tout à la fois, de rappeler le lien de co-originarité unissant l’art et la
technique, et de manifester l’écart que le premier creuse avec la seconde, saPRISTi!
cultive un rapport non instrumental voire dysfonctionnel, à l’égard des techniques
impliquées dans la thématique que construit le Programme, en favorisant la
redécouverte, le réapprentissage, l’exploration critique, le réemploi et le
détournement des outils, des machines, des “inventions” et des instruments
scientifiques proprement dits, que celle-ci mobilise.


Contre une certaine musique ambiante, nous verrons alors en quoi la technique peut
nous rendre plus sensibles au monde qui nous entoure ou, à l’inverse, étendre la
sphère du sensible.


Chaque semestre saPRISTi! se déploie entre théorie et pratique, afin de mettre à
l’épreuve de l’expérimentation individuelle et collective les principales notions que
recouvrent l’utilisation de ces techniques, au service de la création et de la réflexion.

Voyage d’étude

25 novembre 2022, Paris

Programme des visites d’expositions

– 10h : Visite libre de « Anima » de Laurent Grasso au Collège des Bernardins
– 14h : Visite guidée par le commissaire de  Phénomènes. L’inexpliqué face à la science au Musée de la médecine
– 16h30 : Visite guidée de « Faut-il voyager pour être heureux ? » à la Fondation EDF
– 18h30 : Visite livre du Palais de Tokyo avec notamment l’exposition « HUMPTY \ DUMPTY » de Cyprien Gaillard

Visite du laboratoire PC2A

Un programme très riche a été généreusement préparer par le laboratoire PC2A à l’attention des étudiant·e·s. Il·elle·s ont ainsi pu découvrir au travers de présentations enthousiastes des « manipulations » plus qu’inspirantes !

Au programme :

– Machine à Compression Rapide et Flamme Froide > Guillaume Vanhove et Yann Fenard
– Propriétés physiques et chimiques des aérosols atmosphériques > Denis Petitprez
– Combustion de l’ammoniac > Pascale Desgroux
– Etude des biocarburants > Luc-Sy Tran
– Transformations chimiques dans l’atmosphère > Amaury Lahccen
– Formation des particules de suies ou Flamme de biocarburant turbulente > Xavier Mercier / Alessandro Faccinetto et Eric Therssen

Workshop mené par Éric Giraudet – 1/2

Les œuvres d’Eric Giraudet de Boudemange naissent d’un travail de terrain, où la recherche ethnographique se mêle à une approche sensible et drolatique, donnant naissance à des récits personnels et poétiques. Elles prennent diverses formes : vidéo, installations, sculptures, performances, et plus récemment, des jeux vidéo.

Après des études aux Beaux-Arts de Paris, au Fresnoy et à la Rijksakademie il a été invité en résidence dans de nombreuses institutions artistiques en Europe mais aussi en Egypte (Townhouse Gallery, le Caire), au Bénin (Mava, Cotonou), et aux États-Unis (Deltaworkers, Nouvelle-Orléans) et récemment au CAC Bretigny. Il a réalisé plusieurs performances au Fonds Hélène et Edouard Leclerc, au Centre Pompidou, à la Fondation Ricard et à la Criée. Il a bénéficié d’expositions personnelles au Fries Museum, au centre d’art les Capucins d’Embrun, et à la galerie Lily Robert. Il mène parallèlement une résidence au Cyclop à Milly la Forêt.

Conférence de Philippe Baudouin

Réalisateur radio et maître de conférences associé en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Saclay, Philippe Baudouin est également membre du Centre de recherche en Design (ENS-Paris-Saclay). Il est par ailleurs l’auteur de Walter Benjamin au micro (Prix Walter Benjamin 2022), ainsi que de Surnaturelles, une histoire visuelle des femmes médiums (Pyramyd, 2021) et Apparitions. Les Archives de la France hantée (Hoëbeke, 2021).

Dès la seconde moitié du XIXe siècle, une certain frange de la communauté scientifique perçoit dans la découverte des rayons X l’occasion inespérée d’analyser des phénomènes, considérés jusque-là comme invisibles. La frontière entre l’occulte et la raison scientifique se fait alors de plus en plus fragile : télépathie, aura, tables tournantes et autres expériences réputées paranormales qui remportent un véritable engouement populaire aux États-Unis et en Europe poussent les savants à considérer ces faits dits « surnaturels » comme des objets dignes d’expérimentation. Retirés dans leur laboratoire, un certain nombre de physiciens, chimistes et ingénieurs vont alors tenter de mesurer ces forces inconnues en concevant des instruments spécifiquement dédiés à leur étude. En 1913, devant une assemblée de parapsychologues, Bergson s’interrogeait : « Que se serait-il passé si la science moderne au lieu de faire converger tous ses efforts sur l’étude de la matière, avait débuté par la considération de l’esprit – si Kepler, Galilée, Newton, par exemple, avaient été des psychologues ? ». À partir de quelques exemples précis puisés dans l’histoire des machines employées dans le domaine de l’occulte, nous tenterons d’esquisser quelques éléments de réponse à la question passionnante formulée par Bergson.

Workshop de Kitsou Dubois

CORPS MODIFIÉ EN MICRO-GRAVITÉ / MÉTAPHORE DU CORPS CONTEMPORAIN

Paradoxes et similitudes pour une autre représentation du corps sur terre.

Du 24 janvier au 27 janvier 2022

Les technologies du spatial ont fait exister un nouveau territoire de recherche et d’expérimentation. Dans ce territoire sans poids, on doit concilier la rapidité d’un arrachement à la gravité, avec la lenteur d’une maturation de cet arrachement dans son corps. On vit l’absence de repère et découvre un corps modifié, dilaté, qui est traversé par des conflits d’espace, de temps, de mouvement et oscille entre une extrême sensibilité et une perte de sensibilité. Il existe alors un paradoxe entre la rapidité de l’immersion et le temps de maturation de ces nouvelles informations. Il s’agit de recréer un dedans et un dehors ; Un mécanisme de re-construction s’impose pour habiter son corps dans ce nouveau milieu. C’est un espace transitionnel entre absence/présence, réalité de poids/virtualité de la présence, perte de sensation/ nécessité de (re)construction. 

En apesanteur nous ne sommes pas autre, mais nous recevons une multitude d’informations qui sont difficilement perceptibles sur terre car la gravité les camoufle. 

Nous allons donc revisiter la représentation de notre corps en mouvement, en prenant le temps et en allant plus profondément dans la perception de nos sensations internes. 

C’est-à-dire, nous explorerons plus profondément les notions d’ancrage, d’appuis, de distance, d’équilibre, de volume, de connexion, et de regard… on tentera de contrecarrer la gravité, par un travail qui augmente la présence.