Thématique de recherche : partenaires non humains

La thématique des « partenaires non humains » invite à une redéfinition des paradigmes classiques de la création artistique en questionnant la place centrale et exclusive de l’humain dans le processus créatif. Cette perspective élargie reconnaît l’implication active d’entités autres qu’humaines – qu’elles soient vivantes (plantes, animaux, micro-organismes) ou non vivantes (algorithmes, machines, matériaux) – en tant que partenaires à part entière dans l’élaboration de l’œuvre. Elle vise à questionner l’exceptionnalisme humain et à repenser les manières dont l’empathie envers les plus qu’humains participe au processus artistique.

Dans cette optique, l’artiste n’est plus envisagé·e comme l’unique auteur·ice ou détenteur·ice de l’intention artistique. Il ou elle devient plutôt un·e médiateur·ice ou co-créateur·ice, travaillant en interaction avec ces entités pour produire des œuvres qui émergent d’un dialogue ou d’un processus partagé. Par exemple, les artistes collaborent avec des organismes vivants, comme des champignons ou des bactéries, des esprits ou des objets techniques et technologiques pour élaborer des créations évolutives.

Cette approche interroge profondément notre rapport au monde en proposant une vision moins anthropocentrée de la création, où l’interdépendance entre humains et non-humains devient une source de production artistique. Elle ouvre également des perspectives critiques sur les enjeux écologiques et technologiques contemporains. À une époque marquée par l’urgence climatique, cette pratique artistique peut être perçue comme une tentative de réconcilier l’humain avec son environnement et de travailler sur la notion d’empathie en valorisant des modes de collaboration qui respectent et intègrent la diversité du vivant et du non-vivant en soulignant leur agentivité.

En redéfinissant les rôles et les relations dans le processus créatif, la thématique des « partenaires non humains » invite à reconsidérer la fonction même de l’art : non plus seulement comme un produit final, mais comme un processus : espace d’expérimentation et de réflexion sur les relations interconnectées qui façonnent notre monde. Cette évolution reflète une sensibilité accrue aux défis et transformations de notre époque, tout en renouvelant les pratiques et les discours artistiques.