Cette année (2022-2023), PRIST a pris comme objet d’étude l’énergie.
Depuis le XVIIIe siècle, les énergies fossiles structurent le monde, en nourrissant les machines. La civilisation industrielle, alimentée par ces ressources non renouvelables, est responsable du réchauffement climatique et de l’extinction du vivant.
L’objectif de PRIST est de réfléchir de manière critique – par l’art, la philosophie et la science -, à d’autres modèles économiques et systèmes productifs, à d’autres imaginaires situés au-delà de la raison guidée par la science moderne et le progrès, à partir de plusieurs enseignements :
- Circuit court est un atelier qui propose de réinventer les usages d’un jardin partagé avec l’Esä et l’Université de Lille, en développant de nouveaux modes de création, en association avec des botanistes et le laboratoire de biologie, UGSF de l’université de Lille. Cet atelier entend réfléchir à la durabilité des modes de production artistique, aux organismes microscopiques, à la place des végétaux, aux vertus curatives des plantes, à la circularité des systèmes et au réemploi. L’idée est de générer un espace de travail collectif, en phase avec une réflexion plus large sur l’implication de l’art dans la transition énergétique.
- SaPRISTi est un séminaire qui invite, contre une certaine musique ambiante, à voir en quoi la technique peut nous rendre plus sensibles au monde qui nous entoure ou, à l’inverse, étendre la sphère du sensible. Chaque séance de saPRISTi! se déploie entre théorie et pratique, afin de mettre à l’épreuve de l’expérimentation individuelle et collective les principales notions que recouvrent l’utilisation de ces techniques, au service de la création et de la réflexion. Il s’agit de favoriser la redécouverte, le réapprentissage, l’exploration critique, le réemploi et le détournement des outils, des machines, des “inventions” et des instruments scientifiques proprement dits.
- Le Module de co-création Arts & Sciences Polytech’Lille / Esä est un dispositif de création transversale qui développera cette thématique en faisant travailler les étudiant.e.s en binôme (un.e étudiant.e artiste et un.e étudiant.e ingénieur.e.).
Pour mener à bien nos idées, il convient d’émanciper les corps, les esprits et les pratiques de sorte qu’ils soient à même de dialoguer avec les végétaux et les animaux non humains, qu’ils puissent s’ouvrir à des phénomènes naturels ou surnaturels jusqu’alors inaccessibles par nos sens atrophiés, réduits à la logique implacable de la raison guidée par la vision productiviste et extractiviste de la nature qui mène inéluctablement à l’extinction du vivant.
Nous retournerons sur les traces des savants qui, au XIXe siècle, se sont intéressés à certains phénomènes inexpliqués, nous nous demanderons comment nous rendre sensibles à d’autres formes d’existences que celles strictement humaines ou celles qui reposent sur la raison. Par quelles pratiques, quels instruments, quels dispositifs ?
Encadrement pédagogique :
Nathalie Stefanov, Jean-Claude Demeure, Cyril Crignon, Marie Lelouche et Hugo Dinër