Stoned. Le sex appeal de l’inorganique
On présentera ici les résultats d’une enquête en cours sur la géobiologie, un genre de cartographie (ou de catalogue) des techniques de détection des réseaux ‘énergétiques’, mais aussi un film entrain de se monter intitulé STONED. Sur un site mégalithique, des gens s’adonnent à des expériences de reconnexion à la terre et à eux-mêmes, une sorte de ‘mégalitho-thérapie’. Celle-ci n’a pas que des effets thérapeutiques, elle a aussi ses vertus du point de vue d’une archéologie expérimentale qui chercherait à comprendre ce que les gens avaient dans la tête en posant des mégalithes à des endroits précis. On peut se demander en effet si les habitants du néolithique n’avaient pas une sensibilité bien plus accrue que la nôtre aux phénomènes terrestres, à la vie du sous-sol, aux effets des failles et courants d’eau souterrains par exemple sur l’organisme. Certains aujourd’hui le pensent et rien n’empêche de faire l’hypothèse qu’ils savaient repérer et exploiter les propriétés telluriques de leur environnement bien mieux que les ‘modernes’. Et si les chaos de pierres étaient bien plus organisés que l’on croit ? Des dispositifs ingénieux visant à développer les capacités latentes, des réseaux de roches connectées par des circuits invisibles, qui déplacent les frontières du corps, de la matière et des champs subtils ? Faut-il supposer l’existence d’une acupuncture terrestre dont nos ancêtres auraient eu la maîtrise ? Elle devrait pouvoir alors s’éprouver à nouveau au présent, avec ses points, ses lignes, ses failles, ses réseaux, ses grilles invisibles, ses pierres qui étirent, déforment, rééquilibrent, ajustent, amplifient ou neutralisent des champs de force. Un site mégalithique est nécessairement un lieu spéculatif où s’inventent toutes sortes de théories. C’est aussi un lieu privilégié pour expérimenter le sex appeal de l’inorganique (Benjamin, Perniola,…) , rendant possible tout un tas de sensations, de ressentis, d’expériences sublimes, extra-sensorielles (suspension du temps, de l’espace), états orgasmiques, états altérés de conscience. Mais n’allons pas trop vite. Il s’agit de refaire à notre tour l’expérience de STONED, de se servir du film comme une induction hypnotique et de voir dans quelle mesure nous pouvons constituer d’abord avec ses personnages et ses cailloux un réseau plus grand de roches connectées, une lithosphère.