VISITE LABORATOIRES

23/10/2025

Département de biologie de l’Université de Lille, Campus scientifique

Accueil par Mathieu Martin, Toxicologie de l’environnement, spécialiste de la biologie des organisme et des envorinnements

Viste des salles contenant des collections, dont certaines remontent à 1850

Visite du laboratoire UGSF

Accueilli-es par Corentin Spriet, Ingénieur CNRS

UGSF https://ugsf.univ-lille.fr/ 
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle

Découverte des manières de créer du bioplastique avec de l’amidon

Module de co-création Arts et Sciences, Polytech’Lille – Esä

Jeudi 6 novembre 2025 à 19h > Vernissage

Première l’exposition du Module Arts et Sciences, à Polytech’Lille

Polytech Lille, campus Cité Scientifique de Villeneuve d’Ascq.

Projets issus des binômes ingénieur·es × artistes.

Rouge Cendre x Tilila Ahttour et Clovis Charrier Yohan Paratian x Zineb Badda et Nour Debsi Beluna Larionov x Nour Debsi Adèle Descamps x Bossard Maxence Mary Costeaux x Thomas Lefranc Nicolas Markovic x Chloé Nicole Maya Denudt x Chhay I Kaing, Tilila Ahttour Eliott Lasseron x Matéo Roca

➤ Les infos en + :

Cette inauguration sera précédée d’un Poly’JAM spécial ARTS : l’après-midi du 6 novembre sera en effet dédié à la découverte de pratiques artistiques sous la forme d’ateliers, pour tous les étudiants et personnels de l’école

Polytech Lille avait à cœur de mettre en lumière de manière pérenne les différentes collaborations entre artistes et scientifiques. C’est la raison pour laquelle elle a créé ce dispositif d’accueil d’œuvres au centre du hall de l’école, en face de son Fablab, lieu emblématique de ces co-créations depuis son ouverture.

Module animé par Nathalie Stefanov, Hugo Dinër, Alexandre Boé, Fabien Jonckheere et Thomas Vantroys avec l’aide d’Emmanuelle Pageau et Margaux Delbarre.

© Rouge CENDRE (Esä)  –  Tilila AHTTOUR (Polytech) Caecosphaeroma, robotique organique, impression 3D, arduino, textile, plexiglas, led, 60 x 60 x 60 cm


Vue partielle du montage de l’exposition, 4 novembre, Module de Co-création Arts et Sciences, Polytech’Lille, Esä, Hall de Polytech’Lille

Thématique de recherche : Les Mondes sauvage ou la persistance du merveilleux

La thématique des « Mondes sauvages » propose d’interroger les représentations, pratiques et imaginaires liés à ce qui est pensé comme extérieur à l’humain, au domestique ou au civilisé. Issu du latin silvaticus (« de la forêt »), le terme « sauvage » renvoie à ce qui échappe au contrôle humain et soulève de manière critique la manière dont l’art et la culture occidentale ont construit cette opposition.

Cette thématique invite à explorer les relations entre humains, milieux et autres vivants, mais aussi les technologies, en dépassant les dualismes hérités : nature/culture, sauvage/domestique, humain/non-humain. Il s’agit d’analyser comment les récits, images et dispositifs artistiques ont contribué à naturaliser certaines formes de domination (patriarcale, coloniale, anthropocentrée)  et d’imaginer d’autres manières de représenter et de partager le monde.

Dans cette perspective, le travail artistique n’est pas seulement une production isolée, mais une enquête critique sur les conditions historiques, politiques et écologiques qui façonnent nos manières de voir et de créer. De la critique du Wilderness Act aux réflexions contemporaines sur la « nature férale », en passant par la pensée sauvage de Lévi-Strauss ou les analyses de Donna Haraway ou de Catherine Larrère, cette recherche ouvre un espace de confrontation entre savoirs et pratiques. Il s’agira de considérer ce qui, sur nos territoires urbains, dans les interstices et les corps disciplinés, relève du sauvage, considéré non comme une altérité menaçante mais comme un allié, une multitude d’espèces compagnes.

Cette thématique incite ainsi à reconsidérer le rôle de l’art : non pas célébrer une nature prétendument vierge ou conquise, mais proposer des formes qui révèlent l’entrelacement des histoires humaines et non-humaines, visibles et invisibles et inventer des récits alternatifs pour habiter un monde commun, par le compost, l’enchevêtrement, le devenir, les tresses et boucles.

Détail d’une affiche pédagogique ancienne, collection du département de biologie, Université de Lille

Thématique de recherche : Soft Play

saPRISTi! est un séminaire de recherche création animée se déploie sur deux années consécutives. 

En 2023-2024, les étudiant·e·s ont été invités sur la base de réflexions autour de l’enregistrement numérique tridimensionnel du monde à développer une forme et un scénario en déployant des imaginaires liés à la synthèse additive de métal. S’appuyant sur un partenariat avec l’entreprise Vallourec, les projets se sont développés autour de forme figée, pensés au travers des strates de la machine comme celle du temps. Nourri par des rencontres avec un archéologue, un topographe ou historienne de l’art ou encore un philosophe de la documentalité, chaque projet a fait mettre des sculptures déployant de premiers scénarios spéculatifs.

En 2024-2025, nous avons cherché à déployer des scénarios plus complexes et multiples en travaillant à des imaginaires organiques. Pour ce faire, nous nous sommes appuyé·e·s sur la création de jeux vidéoludiques, réfléchissant à des modalités de jeux ou d’interactions qui fassent sens. Ainsi, nous avons travaillé à des objets en Input ou en Output d’environnement virtuel sous la forme de robots, tels des objets hybrides à la fois réceptacle et producteur de mouvements. Nous avons développé des jeux vidéoludiques agissants par résonance, par prolongation et qui modifient notre perception trop dichotomique d’un environnement numérique dissocié de l’espace qui l’accueille ou de l’espace tangible auquel il renvoie.

EXPOSITION T-DOG 3000

Galerie Commune, Vernissage : le 13 mars
14 au 21 mars

ROUGE CENDRE

Rouge Cendre, Caecosphaeroma, Robotique organique, impressions 3D, projection photogrammétrie, arduino, textiles, cire, métal, led, casque, dimensions variables

Dans les interstices souterrains se nichent les partenaires de nos sols souillés qui agissent dans l’ombre. Nous sommes en 2333. Appelée par le gouvernement, une scientifique reconstitue une espèce disparue, le caecosphaeroma, nécessaire à la dépollution des eaux. Dans son laboratoire “d’expérisentience”, à partir d’archives de scans et de photogrammétrie, elle crée un modèle robotisé et son environnement sensoriel. Mais l’animal ne se donne jamais à voir. Á qui cherche-t-il à échapper ? Porte-t-il en lui la mémoire de ceux qu’il représente ? 

MARY COSTEAUX

Mary Costeaux, Memeto Crasse, étape 1, impression vue 3D, work in progress, dimensions variables

Memento Crasse explore la transmission et l’empreinte invisible de nos gestes à travers le temps. S’appuyant sur des processus naturels et des métamorphoses chimiques, elle évoque un organisme en perpétuelle évolution. L’installation interroge notre lien à l’héritage, à la mémoire collective et à l’impact humain sur l’environnement.

JORGE DANIEL JUNCO

Jorge Daniel Junco, Mine World, feuilles de roseau sur sphère, capteur infrarouge, vidéo, casque, 60 x 110 cm 

Mine World explore la question de l’empreinte cachée de l’extraction des ressources naturelles et de la mémoire des paysages transformés. Cette installation se compose d’une sphère en roseaux perforés, activée par la présence des visiteurs, et réalisée à partir de matériaux recyclés et organiques, tels que de la colle à base de farine de blé et d’amidon de pomme de terre. Chaque perforation, captée par un piézo, a servi à composer une bande sonore immersive, en écho au temps exact de son extraction et de sa transformation.

NO FLORIN-CONGAR, LUCIE KOODUN

No Florin-Congar et Lucie Koodun, BOB’S WORLD, installation, jeu vidéo, dimensions variables

L’exploration des abysses continue d’avancer et nous ne cessons de découvrir de nouvelles espèces. Pour vous, et à votre entière disposition, nous avons ramené un spécimen exclusif. Probablement le poisson le plus moche du monde, le Psychrolutes Marcidus ! Cette créature informe et ridiculement laide est très spéciale. Lorsqu’on la touche doucement, elle est molle et gélatineuse ; mais dès qu’une pression plus forte est appliquée, elle durcit ! Entre nous, nous avons appelé ce poisson Bob. C’est BOB’S World.

YOHAN PARATIAN

Yohan Paratian, Azur cubique, installation, 26, 3 x 85 cm, dimensions variables

Azur cubique est une installation qui explore la relation entre l’objet, la lumière et le mouvement. Ce cube capte et joue avec l’ombre projetée, créant des effets visuels changeants en fonction de l’angle de vue. L’élément distinctif de cette œuvre réside dans le mécanisme électrique motorisé placé sous l’étagère, qui permet à cette dernière de tourner lentement de façon aléatoire. Ce mouvement rotatif confère au cube une dynamique subtile, modifiant continuellement la perception de sa forme et de ses reflets sur le mur.

ADELE DESCAMPS

Adèle Descamps, Trace, pierre bleue, cire, appareil à raclette, 40 x 40 x 20 cm

Cette installation de bougies votives interroge le lien entre foi et matérialité. Chaque cierge incarne une prière, un espoir, mais leur incomplète combustion souligne un paradoxe : objets sacrés, ils sont pourtant voués à l’abandon. En fondant, la cire témoigne de la tension entre spiritualité et attachement au monde physique. Le spectateur assiste à cette transformation : les flammes disparaissent, ne laissant qu’une empreinte figée sur la pierre. Cette pièce éphémère oscille entre recueillement et perte, questionnant la trace laissée par le rituel et la mémoire des objets sacrés.

BENJAMIN CLAUX

Benjamin Claux, Spatium Fantasma, installation vidéo, métal, lumière, téléviseur cathodique, radio, livre et arduino, dimensions variables

Spatium Fantasma retrace l’expérience d’une tentative de contact avec le fantôme d’un astronaute mort pendant la conquête spatiale. En utilisant une technique développée par l’armée américaine en 1943, qui consiste à envoyer des ondes électromagnétiques sur la Lune pour qu’elles y rebondissent, associée à l’utilisation plus moderne de la radio comme ghost box, l’installation tend à étendre les frontières terrestres du son et à mettre en évidence les fils invisibles qui relient les êtres au cosmos et au temps. 

ELIOTT LASSERON

Lasseron Eliott, REXLINE, carcasse de micro onde, bois, stepper moteur, arduino, driver, dimensions variables
Lasseron Eliott, REXLINE, carcasse de micro onde, bois, stepper moteur, arduino, driver, dimensions variables

REXLINE est une sculpture animée composée d’une carcasse de micro-ondes, montée sur quatre pattes en bois et remuant la queue. De manière humoristique, cette pièce s’inscrit dans un jeu interespèce croisant  les codes des humains, des animaux et des machines. De par son hybridation, ce nouvel individu cherche à démontrer la possibilité d’une cohabitation affective entre les êtres vivants et non vivants.

NICOLAS MARKOVIC

Nicolas Markovic, Morts en communs, gravure sur Plexiglas, 87 x 52,5 cm

Morts en communs donne à voir une illustration réalisée lors de mes balades dans les différents cimetières de la métropole de Lille. Cette illustration est un amalgame mémoriel des éléments composant ces lieux (végétaux, monuments, identités), qui convoque le souvenir des défunts partageant avec nous l’espace urbain. La transparence du plexiglas permet d’ajouter à la composition les spectateurs et l’espace d’exposition, formant ainsi un miroir ou une fenêtre vers l’oubli inévitable. 

Il neige doucement sur tous les vivants comme sur les morts.

SANDRO DEMAY

Demay Sandro, Mute the Silence, installation immersive, impressions 3D, lidar, 200 x 200 cm

Asseyez-vous, mettez votre casque de privation sensorielle et… ne faites rien. Plongé.es dans l’obscurité et le silence, les participant.es partagent un moment où chaque seconde s’accumule sur un chronomètre central. Pas de notifications, pas de musique, juste vous, le temps qui passe. Une expérience entre méditation forcée et test de patience, qui pose une question simple : combien de temps peut-on tenir sans distraction ?

LILO MONTAGNE

Lilo Montagne, Fragments, triptyque plaques de plomb, dimensions variables

Entre esthétique industrielle et organique, Fragments est un triptyque où l’on se retrouve face à une matière toxique mais qui pourtant nous intrigue. C’est un travail autour de la recherche d’un mouvement informe. Les plaques de plomb ont été gravées par pointillisme, ce qui produit ce mouvement informe et révèle un aspect organique. Pour les alchimistes, le plomb est le point de départ du travail spirituel, l’élément à transformer en or.

Thématique de recherche : partenaires non humains

La thématique des « partenaires non humains » invite à une redéfinition des paradigmes classiques de la création artistique en questionnant la place centrale et exclusive de l’humain dans le processus créatif. Cette perspective élargie reconnaît l’implication active d’entités autres qu’humaines – qu’elles soient vivantes (plantes, animaux, micro-organismes) ou non vivantes (algorithmes, machines, matériaux) – en tant que partenaires à part entière dans l’élaboration de l’œuvre. Elle vise à questionner l’exceptionnalisme humain et à repenser les manières dont l’empathie envers les plus qu’humains participe au processus artistique.

Dans cette optique, l’artiste n’est plus envisagé·e comme l’unique auteur·ice ou détenteur·ice de l’intention artistique. Il ou elle devient plutôt un·e médiateur·ice ou co-créateur·ice, travaillant en interaction avec ces entités pour produire des œuvres qui émergent d’un dialogue ou d’un processus partagé. Par exemple, les artistes collaborent avec des organismes vivants, comme des champignons ou des bactéries, des esprits ou des objets techniques et technologiques pour élaborer des créations évolutives.

Cette approche interroge profondément notre rapport au monde en proposant une vision moins anthropocentrée de la création, où l’interdépendance entre humains et non-humains devient une source de production artistique. Elle ouvre également des perspectives critiques sur les enjeux écologiques et technologiques contemporains. À une époque marquée par l’urgence climatique, cette pratique artistique peut être perçue comme une tentative de réconcilier l’humain avec son environnement et de travailler sur la notion d’empathie en valorisant des modes de collaboration qui respectent et intègrent la diversité du vivant et du non-vivant en soulignant leur agentivité.

En redéfinissant les rôles et les relations dans le processus créatif, la thématique des « partenaires non humains » invite à reconsidérer la fonction même de l’art : non plus seulement comme un produit final, mais comme un processus : espace d’expérimentation et de réflexion sur les relations interconnectées qui façonnent notre monde. Cette évolution reflète une sensibilité accrue aux défis et transformations de notre époque, tout en renouvelant les pratiques et les discours artistiques.

PRÉSENTATION DU PROGRAMME DE RECHERCHE-CRÉATION MENÉ DANS LE CADRE DU SÉMINAIRE saPRISTi! (2023-2024)

Objet de la recherche

Les technologies du numérique rendent, de nos jours, d’inestimables services aux sciences, parmi lesquelles il en est, d’humaines comme de naturelles, qui recourent de plus en plus souvent à des outils d’enregistrement, tels que des scanners 3D, mais encore à des techniques de photogrammétrie. Nous songeons notamment ici à des disciplines comme l’historiographie, l’archéologie, la paléoanthropologie, l’histoire environnementale et, par voie de conséquence, la muséologie des musées d’art, d’histoire, d’anthropologie et d’histoire naturelle. 

Contexte

Il nous semble opportun de considérer l’inscription de ces technologies dans la perspective de la révolution impulsée par le numérique, que le philosophe Maurizio Ferraris qualifie de “documédiale”, parce qu’elle repose sur l’intersection entre la croissance de la documentalité, et celle de la médialité. Cette transformation de grande ampleur est le résultat, en grande partie accidentel, de l’augmentation vertigineuse de la possibilité d’enregistrer, de comparer et de profiler la mobilisation de l’humanité. 

Les disciplines scientifiques que nous avons citées ci-dessus reçoivent, elles aussi, l’onde de choc générée par cette explosion de la documentalité : elles aussi peuvent se voir concurrencées, mais encore infestées, de fake news, tout particulièrement lorsqu’une réflexion interne, d’ordre épistémologique, souligne combien ces disciplines peuvent naviguer entre science et fiction, qu’elles exploitent le potentiel heuristique de la fiction ou pratiquent des formes d’exploration prospectives et des écritures partant d’hypothèses contre-factuelles. S’agit-il alors pour elles de restituer un monde ou de l’inventer ?

Mise en oeuvre

Si ces technologies numériques d’enregistrement tridimensionnel offrent de nouvelles modalités de conservation et d’accessibilité aux sites étudiés via la simulation, elles permettent également une plus grande opérationnalité des données. Celle-ci ouvre le champ à l’exploration de scénarios spéculatifs par la mise en œuvre de modélisations 3D. En ce sens, nous avons exploré les enjeux théoriques et plastiques ouverts par ces nouvelles possibilités de projection dans l’espace et dans le temps, grâce à un partenariat avec Vallourec, à la visite de laboratoires scientifiques et à des rencontres avec théoricien·nes et artistes.

Perspectives

Ainsi, en interrogeant théoriquement et plastiquement les outils techniques en usage pour numériser, modéliser, imprimer et simuler et, d’autre part, le rapport de l’archéologie et de l’histoire, principalement, à la fiction, nous soulèverons un faisceau de questions redoutables ! Qu’est-ce qu’un fait, et que peut-il bien être pour un artiste ? De quel ordre peut bien être la vérité pour lui ? Qu’est-ce qu’un factoïde ? Une fiction ? Un contrefait ? Comment les distinguer des fakes ? Qu’est qui explique les séductions du faux en archéologie ? etc.