ÉVÉNEMENTS

Workshop de photogrammétrie

Les 19 et 20 octobre 2023, l’artiste Thibaut Rostagnat nous a formé à la technique de la photogrammétrie, qui permet la création de modèles 3D à partir de prises de vue photographiques compilées par le logiciel Métashape.

Présentation du projet HABATA

Le 26 octobre, Emmanuelle Leroy-Langevin (archéologue) et Laurent Wilket (topographe) ont présenté le projet HABATA. Ils ont démontré comment la modélisation 3D en archéologie amplifie les méthodes classiques de reconstitution par le dessin, facilitant ainsi l’analyse et le partage des découvertes scientifiques avec le public.

Workshop d’impression 3D

Le 9 novembre, l’artiste Hugo Dinër a animé un workshop sur l’impression 3D. Les participants ont appris les différentes étapes de paramétrage du modèle et de l’imprimante 3D. 

Visite du site de production de Vallourec

Le 11 novembre, nous avons été invité sur le site de production de l’entreprise Vallourec pour découvrir la technologie de fabrication additive et rencontrer les équipes de production.

Rencontre avec Pierre Déléage

Le 23 novembre, nous avons reçu Pierre Déléage, anthropologue et philosophe, qui explore les liens entre anthropologie, philosophie et science-fiction. Cette rencontre a permis d’aborder des thèmes tels que la croyance aux mythes, la traduction, l’auctorialité et les percées conceptuelles dans la fiction.

Présentation du Centre de recherche sciences et cultures du visuel

Le 30 novembre, Elise Baillieul, historienne de l’art du Moyen Âge, a présenté le Centre de recherche sciences et cultures du visuel (SCV), qui regroupe trois laboratoires combinant histoire de l’art, sciences cognitives et technologies à la Plaine Image de Tourcoing. Elle a expliqué comment elle utilise la modélisation pour compléter les vestiges d’églises romanes en appliquant le principe d’anastylose afin de gérer l’incertitude des projections.

Visite à Metz

Les 11 et 12 janvier 2024, un déplacement à Metz a été organisé pour visiter le FRAC Lorraine et l’exposition « Worldbuilding » au Centre Pompidou Metz. Sous le commissariat d’Hans Ulrich Obrist, cette exposition explore le jeu vidéo comme forme d’art numérique à travers différentes approches. Elle met en lumière comment le jeu vidéo, au-delà du simple divertissement, devient un moyen pour les artistes de susciter de nouvelles réflexions à travers des voyages métaphysiques, des récits engagés et des critiques sociales.

Plus d’informations sur l’exposition « Worldbuilding »

Rencontre avec Maurizio Ferraris

Le 8 février, nous avons eu une visioconférence avec le philosophe Maurizio Ferraris, qui a abordé les concepts de post-vérité et de documentalité. Il a exposé les liens entre la « révolution documédiale » (où tout le monde devient producteur de documents) et la confusion entre ontologie et épistémologie, menant à ce qu’il appelle la « supercazzola », le non-sens de la post-vérité.

PRÉSENTATION DU PROGRAMME DE RECHERCHE-CRÉATION MENÉ DANS LE CADRE DU SÉMINAIRE saPRISTi! (2023-2024)

Objet de la recherche

Les technologies du numérique rendent, de nos jours, d’inestimables services aux sciences, parmi lesquelles il en est, d’humaines comme de naturelles, qui recourent de plus en plus souvent à des outils d’enregistrement, tels que des scanners 3D, mais encore à des techniques de photogrammétrie. Nous songeons notamment ici à des disciplines comme l’historiographie, l’archéologie, la paléoanthropologie, l’histoire environnementale et, par voie de conséquence, la muséologie des musées d’art, d’histoire, d’anthropologie et d’histoire naturelle. 

Contexte

Il nous semble opportun de considérer l’inscription de ces technologies dans la perspective de la révolution impulsée par le numérique, que le philosophe Maurizio Ferraris qualifie de “documédiale”, parce qu’elle repose sur l’intersection entre la croissance de la documentalité, et celle de la médialité. Cette transformation de grande ampleur est le résultat, en grande partie accidentel, de l’augmentation vertigineuse de la possibilité d’enregistrer, de comparer et de profiler la mobilisation de l’humanité. 

Les disciplines scientifiques que nous avons citées ci-dessus reçoivent, elles aussi, l’onde de choc générée par cette explosion de la documentalité : elles aussi peuvent se voir concurrencées, mais encore infestées, de fake news, tout particulièrement lorsqu’une réflexion interne, d’ordre épistémologique, souligne combien ces disciplines peuvent naviguer entre science et fiction, qu’elles exploitent le potentiel heuristique de la fiction ou pratiquent des formes d’exploration prospectives et des écritures partant d’hypothèses contre-factuelles. S’agit-il alors pour elles de restituer un monde ou de l’inventer ?

Mise en oeuvre

Si ces technologies numériques d’enregistrement tridimensionnel offrent de nouvelles modalités de conservation et d’accessibilité aux sites étudiés via la simulation, elles permettent également une plus grande opérationnalité des données. Celle-ci ouvre le champ à l’exploration de scénarios spéculatifs par la mise en œuvre de modélisations 3D. En ce sens, nous avons exploré les enjeux théoriques et plastiques ouverts par ces nouvelles possibilités de projection dans l’espace et dans le temps, grâce à un partenariat avec Vallourec, à la visite de laboratoires scientifiques et à des rencontres avec théoricien·nes et artistes.

Perspectives

Ainsi, en interrogeant théoriquement et plastiquement les outils techniques en usage pour numériser, modéliser, imprimer et simuler et, d’autre part, le rapport de l’archéologie et de l’histoire, principalement, à la fiction, nous soulèverons un faisceau de questions redoutables ! Qu’est-ce qu’un fait, et que peut-il bien être pour un artiste ? De quel ordre peut bien être la vérité pour lui ? Qu’est-ce qu’un factoïde ? Une fiction ? Un contrefait ? Comment les distinguer des fakes ? Qu’est qui explique les séductions du faux en archéologie ? etc.