Conférence de Philippe Baudouin

Réalisateur radio et maître de conférences associé en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris-Saclay, Philippe Baudouin est également membre du Centre de recherche en Design (ENS-Paris-Saclay). Il est par ailleurs l’auteur de Walter Benjamin au micro (Prix Walter Benjamin 2022), ainsi que de Surnaturelles, une histoire visuelle des femmes médiums (Pyramyd, 2021) et Apparitions. Les Archives de la France hantée (Hoëbeke, 2021).

Dès la seconde moitié du XIXe siècle, une certain frange de la communauté scientifique perçoit dans la découverte des rayons X l’occasion inespérée d’analyser des phénomènes, considérés jusque-là comme invisibles. La frontière entre l’occulte et la raison scientifique se fait alors de plus en plus fragile : télépathie, aura, tables tournantes et autres expériences réputées paranormales qui remportent un véritable engouement populaire aux États-Unis et en Europe poussent les savants à considérer ces faits dits « surnaturels » comme des objets dignes d’expérimentation. Retirés dans leur laboratoire, un certain nombre de physiciens, chimistes et ingénieurs vont alors tenter de mesurer ces forces inconnues en concevant des instruments spécifiquement dédiés à leur étude. En 1913, devant une assemblée de parapsychologues, Bergson s’interrogeait : « Que se serait-il passé si la science moderne au lieu de faire converger tous ses efforts sur l’étude de la matière, avait débuté par la considération de l’esprit – si Kepler, Galilée, Newton, par exemple, avaient été des psychologues ? ». À partir de quelques exemples précis puisés dans l’histoire des machines employées dans le domaine de l’occulte, nous tenterons d’esquisser quelques éléments de réponse à la question passionnante formulée par Bergson.

ELISE MORIN – Spring Odyssey

Intervention le 31 mars 2022, 10h à l’école supérieure d’art Dunkerque/Tourcoing.

À travers la présentation de Spring Odyssey, projet transdisciplinaire mêlant réalité virtuelle, réalité augmentée et biologie, Elise Morin reviendra sur la manière dont elle aborde et questionne de manière sensible les liens entre technique et mutations environnementales.
Ces quatre dernières années, le premier chapitre de Spring Odyssey s’est articulé autour de la création et de la représentation d’une plante résistante à de hautes doses de radioactivité et d’un territoire : la forêt rouge de Tchernobyl , une des zones les plus irradiées de la planète. L’humanité y sera bannie pour les prochains siècles. La « M-Plant » est née, issue de la nécessité de créer une collaboration tangible favorisant des soins réciproques et permettant d’imaginer la possibilité d’une coexistence inter-espèces réconfortante dans ce monde abîmé. La «naturalité», la place de la science et de la technologie comme nécessaire prisme de lecture  y sont questionnés. Spring Odyssey lie intimement les sciences, les arts, la technologie et la philosophie dans un dispositif multimédia proposant un espace entre le réel et le virtuel, une expérience mixte autour de l’invisibilité de la radioactivité et de l’inaccessibilité des corps dans des territoires terrestres ou extra-terrestres. Le secret de la résistance à la radioactivité à haute dose, compétence essentielle pour survivre à une hypothétique colonisation de l’espace ou pour une reconquête du vivant terrestre préoccupe  les biologistes et les experts de la NASA.

Module de Co-création Arts et Sciences, Polytech’Lille-Esä

Rappel : exposition des travaux plastiques : 12 au 20 mai

Vernissage le 12/05/21 / Galerie Commune.

http://galeriecommune.com/

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Lundi 17 janvier (9h00- 18h00) – à ÉSÄ

9h00 : Accueil. introduction au programme de recherche PRIST et au Module par Nathalie Stefanov, Stéphane Cabée et Christophe Chaillou

10h30 : Visite de l’ESÄ

11h00 : Constitution des binômes et définition des sujets

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13h45 – 18h00 : l’après-midi sera consacrée à une première activité Art/sciences par binôme encadré par Pauline Delwaulle. https://cargocollective.com/paulinedelwaulle

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Le reste de la semaine se déroulera à Polytech, au Fabricarium de Polytech’Lille ou dans d’autres salles en fonction des besoins.

Mardi 18 janvier : Discussion et préparation du programme de travail et des objectifs que chaque binôme souhaite atteindre durant la semaine. Stéphane Cabée et moi validerons les sujets au fil de la journée

Mercredi 19 janvier : Réalisation du programme. Présence de Stéphane Cabée / Christophe Chaillou.

Jeudi 20 janvier : Réalisation du programme. Présence de Stéphane Cabée, Nathalie Stefanov / Christophe Chaillou. Début de la rédaction du mémoire.

Vendredi 17 janvier 

matin : Finalisation du mémoire.

Après-midi :  Evaluation du Module par les enseignants de Polytech et de l’ÉSÄ. En présence de Christophe Chaillou, Nathalie Stefanov et Stéphane Cabée.

Laura Colmenares Guerra /Adopt a river

https://ulara.org/

18 – 19 novembre 2021 / Esä

Le workshop Adopt a river a eu pour objectif de sensibiliser les étudiants au concept de connectivité au paysage. L’artiste a mené les étudiant.e.s à développer une zone imaginaire pensée comme un écosystème avec lequel ils ressentaient une connexion personnelle, en explorant le sentiment intime que certaines régions précises de la Terre leur évoquaient. Dans ce cadre, ils ont travaillé à formuler des possibilités d’imaginer une future re-connectivité entre les différents biomes naturels.


Pendant ces deux jours, à partir d’images issues de Google Earth par exemple, ils ont travaillé avec différentes techniques de création de terrain grâce au logiciel Blender et notamment grâce à l’outil A.N.T Landscape pour générer des paysages.

Documentation visuelle du workshop, animé par Laura Colmenares Guerra auprès des étudiant.e.s Prist, salle Informatique, Esä, Site de Tourcoing

Présentation de l’artiste

Artiste visuelle colombienne résidant à Bruxelles, Laura Colmenares Guerra explore le potentiel de divers médias. Vidéo, photographie, 3D, matte painting et compositing, ses principaux axes de travail sont l’installation, la sculpture, le film et la performance.


Elle propose des environnements qui abordent la question de la perception du corps, en lien aux politiques du paysage et à la construction des concepts de nature et de naturel. Dans le domaine de l’installation, Laura a développé des oeuvres utilisant des dispositifs interactifs afin de créer une expérience immersive pour le spectateur.

Laura Colmenares Guerra RÍOS // CHAPTER II, Installation Artworks
Laura Colmenares Guerra RÍOS // CHAPTER II, Installation Artworks

LAGUNAS from Laura Colmenares Guerra on Vimeo.

Stéphanie LAGARDE – Le corps citoyen et la Safe City

Le travail de Stéphanie Lagarde se penche sur l’occupation et l’organisation de l’espace, de la mémoire à travers l’élaboration de systèmes de signes, d’objets, de corps vivants.

Son film Déploiements (2018) traite des structures de contrôle de l’espace terrestre et aérien par les forces de l’État. En établissant un parallèle entre deux types de simulations, le film met en évidence les stratégies d’occupation de l’État et l’effet qu’elles ont sur le corps humain/citoyen et sa capacité de mouvement et d’action.

https://lagardestephanie.com/

BIO:

Son travail a été montré en France et à l’international, notamment à Plato Ostrava, République Tchèque; Kunstmuseum Bonn, Allemagne; Frei_raum Q21 MuseumsQuartier Vienna, Autriche; Tallinn Art Hall, Estonie; Ludwig Forum für Internationale Kunst, Aachen, Allemagne; Centre for Contemporary Photography, Melbourne, Australie; Palais de Tokyo, Paris, France. 

Ses films ont été sélectionnés dans des festivals tels que IFFR (Rotterdam), Internationale Kurzfilmtage Winterthur, BISFF (Beijing), KFFK (Cologne), Berlin Atonal, Videonale (Bonn), Transmediale (Berlin), EMAF (Osnabrück), DOKLeipzig, Kasseler Dokfest, RIDM (Montréal), Curtocircuito (Espagne), November Festival (London). 

En 2019 elle remporte le Premier Prix de la sélection internationale au Festival Short Waves (Poznan, Pologne) et le Grand Prix du Jury du BIEFF (Bucarest, Roumanie).

Jakob KUDSK STEENSEN – Environmental storytelling in virtual worlds

Jakob Kudsk Steensen is an artist working with environmental storytelling through 3d animation, sound and immersive installations. He creates poetic interpretations about overlooked natural phenomena through collaborations with field biologists, composers and writers. Projects are based on extensive fieldwork of several months duration. Key collaborators include Composer and Musical Director for the Philip Glass Ensemble Michael Riesman, Ornithologist and author Dr. Douglas H. Pratt, Architect Sir David Adjaye OBE RA, BTS, the Cornell Lab of Ornithology, and the Natural History Museum London, among others. 

http://www.jakobsteensen.com/

Florent BERTHAUT, chercheur au laboratoire CRIStAL

Florent Berthaut est enseignant chercheur au sein de l’équipe MINT du laboratoire CRIStAL. Ses travaux explorent principalement les connexions entre le domaine de l’interaction humain-machine 3D (en réalité mixte et virtuelle) et celui de l’interaction musicale.
Dans un sens, les interfaces 3D ouvrent de nombreuses possibilités pour le contrôle musical, en particulier pour la manipulation de structures musicales riches et l’augmentation des gestes aussi bien pour les musiciens que pour les spectateurs.
Dans l’autre sens, l’interaction musicale constitue un domaine d’application particulièrement riche pour les interfaces 3D, avec des contraintes très spécifiques, qui ouvrent de nombreuses questions de recherche et apportent des opportunités pour le développement de techniques d’interaction et de visualisation.
Florent Berthaut travaille en étroite collaboration avec des musiciens, des artistes, des structures muséales ou encore des archéologues. 

http://www.cristal.univ-lille.fr/mint/wp/

Ana-Julia Moreira, chercheuse au laboratoire SCALab

La pluridisciplinarité du pôle SCV-IrDIVE est le titre de la visioconférence d’Ana-Julia Moreira, chercheuse au laboratoire SCALab. Ana-Julia Moreira est intervenue le 5 novembre pour présenter aux étudiants de Prist le pôle Sciences et Cultures du Visuel, Innovation-research in Digital and Interactive Visual Environments (SCV-IrDIVE) ainsi que quelques exemples de recherches en sciences cognitives.

Research interests / Ana-Julia Moreira

« Formée en psychologie par l’Université de Minho (Portugal) et l’Université de Lille (France), j’ai eu l’occasion de faire de la recherche appliquée en sciences cognitives au sein d’entreprises dans des domaines variés (e.g. : Chanel, Ubisoft, Renault), avec un intérêt particulier sur la perception visuelle et la psychophysiologie humaine. Actuellement, je travaille au sein du pôle de recherche SCV-IrDIVE comme ingénieure chargée des relations entreprises. »

Pour accéder aux images de la conférence, téléchargez le document ci-dessous :

Jean-François Bodart, Les modèles animaux à l’ère de l’anthropocène

Jeudi 27 septembre 2018
Esä, site de Tourcoing
14h – 16h

Intervention de Jean-François Bodart

« Les modèles animaux à l’ère de l’anthropocène : entre objets de science et individus à considérer »

Cette intervention proposera de discuter de la manière dont à l’ère de l’anthropocène, l’homme a enjoint les modèles animaux de mesurer son propre impact et sa propre empreinte sur l’environnement. Nous discuterons les différents choix qui ont été effectués, d’employer les animaux comme des sentinelles (observées dans leur intégrité, leur difformité ou leur mort), des indicateurs d’un ou de plusieurs dérèglements, ou de modifier les animaux pour créer des senseurs optimisés de l’environnement. En partageant une attitude réflexive, nous examinerons la nature des contrats moraux ou éthiques de plus en plus prégnants entre la société, les expérimentateurs et les animaux. 

Jean-François Bodart est professeur des universités en biologie cellulaire depuis 2009, et vice-doyen aux relations internationales de la Faculté des Sciences et Technologies de Lille depuis 2017. Il est responsable d’une équipe de recherche au sein de l’UGSF et a publié plus de 70 articles scientifiques, revues et chapitres d’ouvrages. Il est également auteur d’un ouvrage sur l’embryologie expérimentale à destination des étudiants et développe une activité pédagogique innovante concentrée sur les pédagogies actives en petits et grands effectifs. 


Jeudi 27 septembre, Jean-François Bodart a ouvert par sa conférence la première séance de Prist.

Introduction par Nathalie Stefanov

Introduction par Nathalie Stefanov. Photographie Jie Cao

Vous allez assister à la première conférence du programme de recherche Images sciences et technologies, (Prist) programme piloté par quelques-uns de vos professeurs au rang desquels se trouvent Stéphane Cabée, Cyril Crignon, Sylvain Vanot, Marie Lelouche, et moi-même.

 

Ce programme, qui existe depuis 2015, est soutenu et encouragé par notre direction que je remercie au passage.

L’année dernière nous avions travaillé sur la physique des particules, avec le CERN. Il en a résulté un catalogue et 3 expositions : Collisions.

Cette année, c’est Cyril Crignon qui a défini notre objet d’étude : Cet objet d’étude est l’atmosphère, l’atmosphère dans le contexte de l’anthropocène, l’atmosphère dans le contexte du réchauffement climatique. Nous nous demanderons en tant qu’artistes et scientifiques en quoi nos activités respectives produisent -elles des impacts sur le système terre.

La conférence à laquelle nous allons assister est une conférence produite par un scientifique., Jean-François Bodart, conférence qui s’adresse à de jeunes artistes. Cette conférence est intitulée : Les modèles animaux à l’ère de l’anthropocène : entre objets de science et individus à considérer.

Nous allons tous être amenés à nous déplacer dans une situation qui n’est pas la nôtre, sur un terrain extérieur au terrain de l’art. Et c’est l’enjeu de ce programme de recherche. Nous allons peut être saisir au vol et intégrer des concepts et des connaissances qui viennent d’un autre monde, d’une autre communauté de savoir.  L’idée en vous invitant, Jean-François, est de nous permettre d’élargir nos horizons naturels.

Jean-François Bodart vous êtes depuis 2009 professeur des universités en biologie cellulaire et depuis 2017, vice-doyen aux relations internationales de la Faculté des Sciences et Technologies de Lille.

Vous êtes responsable d’une équipe de recherche au sein de l’UGSF Unité de glycobiologie structurale et fonctionnelle.

Vous avez publié plus de 70 articles scientifiques, revues et chapitres d’ouvrages. Vous êtes également auteur d’un ouvrage sur l’embryologie expérimentale à destination des étudiants. Par ailleurs, vous développez une activité pédagogique innovante concentrée sur les pédagogies actives en petits et grands effectifs. Jean-François Bodart, je vous passe à présent la parole.

Image de carte mentale à partir de laquelle Jean-François Bodart a construit son intervention en permettant au public de suivre le cheminement de sa pensée sur cet objet d’étude particulier que sont les modèles animaux abordés dans le contexte de l’anthropocène.

Pour visionner la carte mentale en son entier réalisée par Jean-François Bodart c’est ici :

Carte Mentale Les modèles animaux à l’ère de l’anthropocène entre objets de science

Jean-François Bodart analyse le résultat des votes de l’auditoire, à qui il demanda de se prononcer sur certaines questions telles que : « pour sauver 4 personnes, faut-il en tuer 1 ?  » sachant qu’il lui avait au préalable demandé s’il était convenable de tuer autrui et que l’auditoire, sans surprise, avait massivement répondu par la négative.

 

 

Vue de la conférence, jeudi 27 septembre 2018. L’auditoire doit procéder à plusieurs reprises à un vote en réponse aux questions que François Bodart pose. Photographies Soumaya Menouar