HUGO MIEL

Surface, PMMA, casque de réalité virtuelle, table, 90 x 120 cm, 2022

Par son abstraction même, la grille transmettait une des lois de base de la connaissance : qu’il existe une séparation entre l’écran perceptuel et celui du monde « réel ».*

Mon travail consiste à esthétiser des allers-retours entre un univers numérique et un univers physique. Poursuivant mes recherches autour du motif de la grille comme système permettant la circulation et la retenue d’informations à l’image de notre appréhension sensible du monde, je compose pour ce projet une grille en trois dimensions grâce à un casque de réalité virtuelle, avant de venir découper son image dans deux plaques de PMMA. De cette manière, je redonne matière au pixel, et exerce sur lui une gravité qui lui était jusque-là inconnue. L’une suspendue, l’autre disposée sur le sol, ces deux grilles se présentent à nous dans une vision stéréoscopique, faisant écho aux deux images nécessaires à la formation d’une image en trois dimensions. Un casque de réalité virtuelle nous invite à appréhender l’objet en question d’une toute autre manière afin d’en percevoir les volumes dans un environnement numérique à 360 degrés.

Ce projet a été réalisé en trinôme avec Mohammed Berrada et Thomas Drucké, dans le cadre du Module de co-création Arts et Sciences,  Polytech’Lille-Esä.

Remerciements : 

Mohammed Berrada, Thomas Drucké, Nathalie Stefanov, Stéphane Cabée, Rodolphe Astori, Corentin Gielen, Christophe Chaillou.

* Rosalind Krauss, Grilles,“Les ordres de la figuration”,   in Communications, n°34, 1981, p. 167-176.


Grille, téléviseur, couvertures de survie, vidéo, 8 min, 100 x 120 cm, 2021

Un téléviseur disposé sur des couvertures de survie présente une vidéo accompagnée d’une piste sonore. On y découvre l’expérience de réalité virtuelle d’un individu dont les mouvements corporels sont visibles grâce aux déplacements de cadrage et aux mouvements des modélisations de mains, apparaissant à certains moments. L’environnement virtuel dans lequel évolue l’individu est constitué d’une modélisation d’après la photographie d’un grillage, évoluant lui-même dans un espace fait de trames. Ce dispositif invite le spectateur à s’immiscer dans l’expérience passée d’un autre en appréhendant cet univers virtuel par son cadrage et ses mouvements.

La bidimensionnalité de l’écran du téléviseur écrase tous les volumes tridimensionnels perçus par celui qui expérimente le casque de réalité virtuelle, se faisant elle transforme son expérience en un flux d’images télévisuelles dans lequel l’humain n’a plus sa place.

Cette installation a été réalisée avec l’aide de Marie Lelouche, Stéphane Cabée et Silvain Vanot.