VICTORIA QUIRING

Spatio-Spectral, Système holographique et miroirs noirs, dimensions variables, 2022

L’ère numérique fait apparaître depuis quelques années de nouvelles façons d’appréhender la mort. On observe des intelligences artificielles qui s’expriment comme votre disparu, tel le Dadbot de James Vlahos (2016) ou bien encore des robots de deuil, tel le Digital Shaman project, créé par l’artiste Etsuko Ichihara (2018). Ainsi évoluent les pratiques de deuil.

Mon travail interroge les croyances populaires et plus précisément celles qui traitent de la mort. L’installation Spatio-Spectral  explore une nouvelle forme de mausolée numérique par le biais du salon funéraire. Cette installation holographique, accompagnée de miroirs, dessine un espace entièrement dédié au recueillement auprès de l’âme du disparu, sans tenir compte du corps physique de ce dernier. J’ai donc choisi de travailler avec la forme sphérique et bleutée du feu follet dont l’anglicisme, ghost-lights – traduit littéralement par lumières de fantômes -, montre clairement la volonté de travailler avec cette iconographie.

Dans les anciennes croyances françaises, le feu follet se présente comme une âme en peine qui a besoin de prières pour sortir du purgatoire. De nos jours, les feux follets sont perçus comme les “gardiens des tombes ». Ces apparitions égayent les sépultures et donnent de la joie à ceux qui en ont le plus besoin. C’est avec cette iconographie que j’ai choisi de travailler pour représenter une image rassurante de l’âme de nos êtres aimés.

Réalisé en binôme avec Mathilda Le Coq, étudiante à Polytech’Lille, dans le cadre du Module de co-création Arts et Sciences,  Polytech’Lille-Esä.