CAMILLE BERNARD

//sal***//, Installation vidéo, céramique et réalité augmentée en 3 étapes #1#2#3, 2021-2022

Comme une malédiction qui s’abattrait sur les femmes au fil des générations, le conditionnement du corps de la femme se répète inlassablement.

Comme un mythe qui traverse le temps, une histoire ancienne que l’on pourrait raconter aux jeunes filles pour les mettre en garde. Tout commencerait avec cette femme qui aurait pu se courber devant un homme mais qui a choisi de faire tout autrement. Pour cela, elle sera maudite : son corps séparé en deux, prendra pour apparence deux formes bien distinctes, l’une l’incarnation de la pudeur, l’autre l’incarnation de la volupté.

//sal***//, certainement des millénaires après, rejoue une nouvelle fois ce mythe infernal. D’évolution en évolution, la fable a fluctué pour devenir un programme coincé dans la matrice. Notre protagoniste, juste après la malédiction, retrouve ses deux corps séparés sur deux interfaces. Son âme sur une troisième les relie. L’âme amnésique va alors amorcer une discussion afin de comprendre ce que sont ses nouveaux corps. S’ensuivra alors toute une discussion autour de leur corps et de leur spécificité. Cette discussion est une première étape du projet //sal***// où le corps est au centre des interrogations. La malédiction ici n’est qu’un prétexte pour parler des stéréotypes et de l’influence du regard des autres sur le corps. Cette discussion toutefois est la première étape vers l’affranchissement de cette malédiction. Notre protagoniste tente de réinvestir ses corps en les acceptant, en essayant de renverser le regard qu’elle porte sur ses corps, regard modifié par la malédiction.