Activités de recherche 2021-2022

14/10/2021 – 14h – Visite du SCALab, Laboratoire de Sciences Cognitives et Affectives de l’Université de Lille. https://scalab.univ-lille.fr/Ce laboratoire développe « un programme de recherche sur la cognition, les émotions et les croyances ». Une partie de ses équipements est située sur le site de la Plaine Images à Tourcoing, au sein du bâtiment Imaginarium. Une visite du TORE (The Open Reality Expérience), espace de réalité virtuelle, est prévue à cette occasion.https://www.plaine-images.fr/les-actus/the-open-reality-experience/

21/10/2021 – 14h – Intervention de l’artiste Stéphanie Lagarde. https://lagardestephanie.com/
« Stéphanie Lagarde est une artiste qui s’intéresse à la frontière, la bascule entre le réel et la fiction. Elle participe à de nombreuses expositions en France et à l’international telles qu’au Tallinn Art Hall en Estonie, à la Biennale Movinta de Nice, au Ludwig Forum für Internationale Kunst en Allemagne, au Centre for Contemporary Photography de Melbourne. Après une résidence à la Jan van Eyck Academie de Maastricht et à la Fonderie Darling de Montréal, elle est actuellement en résidence au Salzburger Kunstverein en Autriche ».

22/10/2021 – Visite du laboratoire d’électrotechnique et d’électronique de puissance, Université de Lille, par Frédéric Giraud. Présentation du projet STIMTAC http://l2ep.univ-lille.fr/groupes-de-recherche/equipe-commande/projet-stimtac/. Cité scientifique.

28/10/2021 – 14h – Intervention du philosophe Andrea Pinotti. https://www.paris-iea.fr/fr/liste-des-residents/andrea-pinotti
Andrea Pinotti est professeur d’esthétique, de la représentation et de la théorie de l’image à l’Université de Milan. Ses projets de recherche portent sur « l’hyperimage, la simulation, l’immersion et le défi des environnements hyperréalistes ».

18 au 19/11/2021 – Workshop avec Laura Colmenares Guerra. https://ulara.org/ « Artiste visuel Colombienne et Espagnole, habitant à Bruxelles, Laura explore le potentiel de divers médias. Vidéo, photographie, 3D, matte painting et compositing, ses principaux axes de travail sont l’installation, la sculpture, le film et la performance. Elle propose des environnements qui abordent la question de la perception du corps, en lien aux politiques du paysage et à la construction des concepts de nature et de naturel. Dans le domaine de l’installation, Laura a développé des oeuvres utilisant des dispositifs interactifs afin de créer une expérience immersive pour le spectateur ». http://www.artsplastiques.cfwb.be/index.php?id=17232

23 au 26/11/ 2021 – Workshop avec David Ayoun http://www.davidayoun.fr et Esther Mollo https://www.lecorpsutopique.com/esther-mollo/

02/12/2021 – Début du Module de Co-création Arts & Sciences, Esä/Polytech’Lille, avec intervention du Pr. Christophe Chaillou. Présentation des pré-projets artistiques pour le module. Observant que les collaborations entre artistes et ingénieurs tendent aujourd’hui à s’accélérer, ce module permet d’en faire l’expérience, en faisant travailler les étudiants ingénieurs de Polytech’Lille avec les étudiants de l’esä. Les étudiants des deux institutions sont encadrés par les scientifiques et les enseignants de l’esä. La production est développée au FabLab de Polytech’Lille (le Fabricarium).

16/12/2021 – 14h30 – Intervention de Stephen Vitiello. https://www.stephenvitiello.com/. « Tracing the sound of space is Vitiello’s most recent venture, but throughout the 1990s he was the sound guy on call for New York video artists. His sound works accompanied video works by, among others, Tony Oursler, Jem Cohen and Nam June Paik. A collaboration with Brazilian artist Éder Santos brought him to the attention of the organisers of the 1998 Per>SON festival. Vitiello was then invited to create a 64-channel audio work in a church in Cologne. Programmed alongside Pauline Oliveros and Scanner, Vitiello leapt from video accompanist to the first rank of artists using sound in its own right. At the same time, ‘sound art’ leapt from dank basement sub-category to shiny immanence ». http://www.kim-cohen.com/seth_texts/Stephen_Vitiello_Profile.html

17 au 21/01/2022Module de Co-création Arts & Sciences, Esä/Polytech’Lille. Avec les élèves de Master Polytech’Lille.

Le module comprend une initiation aux questions posées par les œuvres situées à l’interface des arts et des sciences. Il se poursuit par la rencontre avec un artiste contemporain, dont les œuvres complexes – numériques et interactives, souvent dotées de formes et matériaux innovants -, sollicitent les compétences en ingénierie, transformant l’ingénieur en co-créateur de l’œuvre. Enfin, le module amène l’étudiant ingénieur à répondre aux questions et besoins que se posent les étudiants en art au sujet de leur installation artistique et à inventer des solutions innovantes en dialogue avec ces jeunes artistes.

31/03/2022 – 10h – Intervention de Elise Morin autour de la pièce Spring Odyssey, suivi d’un après-midi d’échange autour des projets.

Elise Morin develops an interdisciplinary practice rooted in ecological thinking that questions our relationship to the visible and to types of coexistence. The design and production processes generate collaborations with scientists, local communities, engineers, musicians and philosophers.
The choice of specific places and environments are intrinsic components of her work. They enable re-flection on the relationship of creation to the com-mon good, on the role of esthetics in understanding other perceptions of a damaged world. »

10/03/2022 – Intervention de Mauro Carbone. https://facdephilo.univ-lyon3.fr/carbone-mauro-2 .

05 au 25/05/2022 – Montage, exposition et démontage de l’Exposition PRIST, Galerie Commune. Montage du 05/05 au 11/05 ; Vernissage le 12/05, Exposition du 13/05 au 20/05 ; Démontage et remise en état : 23 et 24/05. http://galeriecommune.com/

2021-2022 Etudiants artistes

KAIRUI YAO

Sortir au jour, Dessin blanc sur tissu noir, projection, 10 x 5 m, 8 min, 2021-2022

Sortir au jour fait partie d’une plus vaste installation multimédia qui combine des dessins, des peintures, des performances et de la réalité virtuelle. Cette installation prend la forme d’un monde imaginaire traversé par le numérique.

Sortir au jour est une grande peinture sur tissu noir de 10 x 5 mètres qui montre au centre un visage encerclé par des rayons tentaculaires. Cette forme a l’apparence d’un soleil dont l’armature serait numérique. Elle évoque en effet la grille des espaces 3D, ces repères spatiaux temporels présents sur nos écrans.

Devant ce gigantesque dessin aux lignes blanches, le spectateur pourrait s’imaginer entrer en dialogue avec un dieu devenu numérique, dans un monde où la rationalité instrumentale de la technologie et son efficacité auraient remplacé la religion sur l’autel de la raison. Ce soleil serait alors devenu le nouveau mythe d’une adhésion aveugle au culte du pouvoir suprême des technologies. Sortir au jour interroge le devenir numérique de notre humanité, où les valeurs religieuses traditionnelles sont peu à peu remplacées par les technologies du numérique. J’ai choisi plastiquement de faire usage de la peinture, considérée comme un médium traditionnel, pour évoquer la place croissante des mondes numériques et virtuels qui nous entourent et nous façonnent. Je désire donner une matérialité physique à ces mondes numériques.

Of Flesh and Pixels

Harnais, casque de réalité virtuelle, 2021

Le projet Of Flesh and Pixels vise à faire explorer au spectateur qui l’expérimente la notion d’incarnation. En se voyant à la troisième personne, par l’intermédiaire d’un dispositif constitué d’un casque de réalité virtuelle et d’un harnais, l’objectif est à la fois de le déposséder de son corps pour voir la façon dont il choisit d’interagir avec le monde qui l’entoure, mais aussi de questionner nos rapports à la technologie, qui ont inéluctablement changé nos modes perceptifs du réel. 

Of Flesh and Pixels se donne à voir comme une extension du corps, comme un nouveau membre, qui ferait de nous des humains augmentés, précipitant encore un peu plus notre arrivée dans une ère post-humaniste.

Développement réalisé par Stéphane Cabée

Le Grand Ordinateur

Installation, structure en bois MDF, ordinateur, 200 x 220 x 80 cm, 2022

Le Grand Ordinateur est un confessionnal moderne. À l’ère du post-humain, là où nos liens sociaux se tissent sur la toile, on peut observer une dépersonnalisation des relations qu’entretiennent les humains les uns aux autres. Tantôt fédérateur, tantôt divisionnaire, le pouvoir qu’exercent les GAFAM (les géants du web, Google, Apple, Facebook et Amazon, Microsoft) est indéniable. Nos vies ne sont désormais plus que du data, exploitable au possible.

Ce confessionnal moderne explore l’idée d’un prêtre-ordinateur, qui nous relie au grand Tout par son savoir encyclopédique. Il compile les confessions de tous les spectateurs : en se confessant, c’est avec la confession des autres que le spectateur repart. Ce travail met en avant l’écoute permanente à laquelle nous sommes soumis. Ici, à l’instar des publicités ciblées qui apparaissent sur nos téléphones, la machine nous connaît mieux que nous-mêmes. C’est ainsi que le prêtre-ordinateur nous partage sa sagesse, qu’il faut interpréter.

Développement réalisé par Stéphane Cabée

CHARBEL SAAD

Les images numineuses, Installation photo-sonore, 300 x 200 cm, 2022

Le concept numineux a été élaboré par Rudolf Otto en 1917, dans son ouvrage intitulé Le Sacré (1). Il l’avait défini comme une étrange expérience affective du sacré qui fait naître en l’être qui la subit une attitude paradoxale. D’une part naît un sentiment d’effroi, de crainte, de terreur sacrée – sentiment écrasant que R. Otto désigne comme mysterium tremendum -, d’autre part s’impose le sentiment d’une attraction irrésistible, d’un arrachement de la vie ordinaire, d’une urgence de “voir” au risque de “mourir”, sentiment irrépressible que Otto définit comme mysterium fascinans. Rudolf Otto a nommé cette ambivalence extrême de l’expérience du sacré numineuse (2).

Ce travail explore un album de 23 photographies argentiques que j’ai prises en tant que jeune adolescent pendant l’été 2002. Cet album présente des paysages et des images prises dans la vallée Qadisha à quelques pas de ma ville natale de Bcharré au Liban. Cette vallée, située à 35 km de la mer Méditerranée, a gardé son nom d’origine syriaque ancien où “qadisha” signifie “sacrée”. Depuis 1998, cette vallée sacralisée est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Mon intérêt dans ce travail est d’explorer la question du sacré dans l’art numérique. Après avoir numérisé cet album de souvenirs dans un premier temps, je profite de la malléabilité de l’image numérique et lumineuse pour questionner sa matérialité. Dans cet assemblage de prises de vues, j’interroge les liens entre sacré et profane à travers leurs représentations, tout en me plongeant dans ma propre enfance soumise à un héritage religieux catholique oriental.

  1.  Rudolf Otto. Le Sacré – L’Élément non-rationnel dans l’Idée du Divin, et sa relation avec le rationnel. Traduction française par André Jundt. Payot, Paris, 1929
  2.  Alain Delaunay, NUMINEUX – Encyclopædia Universalis. https://www.universalis.fr/encyclopedie/numineux/. Consulté le 26/03/2022.

VICTORIA QUIRING

Spatio-Spectral, Système holographique et miroirs noirs, dimensions variables, 2022

L’ère numérique fait apparaître depuis quelques années de nouvelles façons d’appréhender la mort. On observe des intelligences artificielles qui s’expriment comme votre disparu, tel le Dadbot de James Vlahos (2016) ou bien encore des robots de deuil, tel le Digital Shaman project, créé par l’artiste Etsuko Ichihara (2018). Ainsi évoluent les pratiques de deuil.

Mon travail interroge les croyances populaires et plus précisément celles qui traitent de la mort. L’installation Spatio-Spectral  explore une nouvelle forme de mausolée numérique par le biais du salon funéraire. Cette installation holographique, accompagnée de miroirs, dessine un espace entièrement dédié au recueillement auprès de l’âme du disparu, sans tenir compte du corps physique de ce dernier. J’ai donc choisi de travailler avec la forme sphérique et bleutée du feu follet dont l’anglicisme, ghost-lights – traduit littéralement par lumières de fantômes -, montre clairement la volonté de travailler avec cette iconographie.

Dans les anciennes croyances françaises, le feu follet se présente comme une âme en peine qui a besoin de prières pour sortir du purgatoire. De nos jours, les feux follets sont perçus comme les “gardiens des tombes ». Ces apparitions égayent les sépultures et donnent de la joie à ceux qui en ont le plus besoin. C’est avec cette iconographie que j’ai choisi de travailler pour représenter une image rassurante de l’âme de nos êtres aimés.

Réalisé en binôme avec Mathilda Le Coq, étudiante à Polytech’Lille, dans le cadre du Module de co-création Arts et Sciences,  Polytech’Lille-Esä.

HONG QU

Attractions, Installation interactive, vidéoprojection, kinect, ordinateur, 2 x 3 m, 2022

Mon travail explore la notion de force gravitationnelle. Il interroge l’attraction mutuelle entre les corps et les objets. Par exemple, la marée est le résultat de l’attraction exercée par la lune et le soleil. Nous sommes tous soumis à la force gravitationnelle, mais cette loi nous est invisible. 

Attractions est une installation interactive : les mouvements des spectateurs conduisent à une modification de la vidéo. Dans un premier temps, le spectateur perçoit des mots : Attractions, Océan, Lune, Marré, Visible, Force, Créatures, Mondes et Reflux. En levant sa main, il choisit librement de sélectionner trois mots. Le parcours de son mouvement est enregistré sur la projection. Le principe est d’utiliser l’environnement réel et virtuel pour faire interagir le spectateur. S’ouvre alors une vidéo faite d’une superposition de trois films auxquels s’ajoute la captation directe de l’image du spectateur : voir le monde, tout voir et se voir soi-même.

Ces vidéos varient selon les mots sélectionnés. Il y a autant de possibilités qu’il y a de mouvements du spectateur. Les  environnements filmés, liés à la nature ou aux mouvements sociaux, évoquent à leur manière la force gravitationnelle qui nous entoure et nous définit.

La gravitation impacte la terre, tout comme nos choix et nos comportements impactent le monde. Cette installation traite à sa manière de l’Anthropocène.

Attractions a été pour une part développée avec Nicolas Thieblin dans le cadre du Module de co-création Arts et Sciences,  Polytech’Lille-Esä.

ANNAËLLE OESTREICH – STEPHANE CABÉE

Anemo, Installation, ventilateurs, vent, dimensions variables, 2020-2022

Dans ma démarche, j’explore les formes intangibles, invisibles ou liquides telles que l’eau, le son et l’air, qui sont mes médiums principaux. Ils sont utilisés comme une tentative de reconnexion de l’humain avec son environnement par des biais technologiques comme des installations sonores ou mécaniques. Tout cela dans une esthétique minimaliste, aux moyens d’expressions réduits au maximum. 

Anemo est une installation composée d’un ventilateur, soufflant en temps réel le vent de Dunkerque. Cette pièce permet au spectateur dans l’espace d’exposition de se connecter d’une façon ou d’une autre au littoral.

Anemo est une réflexion sur le terme «inspiration» dans sa double acception : défini à la fois comme un souffle créateur artistique et une bouffée d’air dans les poumons. Ce projet, travaillé sur presque deux ans, a été réfléchi lors des différentes périodes de confinement, durant lesquelles nos relations avec notre environnement ont été réduites et repensées.

Inspirée par mon environnement, par la mer et par le vent, il m’a fallu repenser les façons de me rendre sur ma principale source d’inspiration : la mer de Dunkerque. C’était donc en me connectant sur les différents sites de webcam filmant la mer de Dunkerque en direct, de relevés de vitesse de vent ou de coefficients de marées que je restais «connectée» et attentive à mon environnement depuis mon bureau lillois.

Ce projet a été réalisé en collaboration avec Stéphane Cabée, et Manon Guegan dans le cadre du

Dans ma démarche, j’explore les formes intangibles, invisibles ou liquides telles que l’eau, le son et l’air, qui sont mes médiums principaux. Ils sont utilisés comme une tentative de reconnexion de l’humain avec son environnement par des biais technologiques comme des installations sonores ou mécaniques. Tout cela dans une esthétique minimaliste, aux moyens d’expressions réduits au maximum. 

Anemo se présente une installation composée d’un ventilateur, soufflant en temps réel le vent de Dunkerque. Cette pièce permet au spectateur dans l’espace d’exposition de se connecter d’une façon ou d’une autre au littoral.

Anemo est une réflexion sur le terme «inspiration» dans sa double acception : défini à la fois comme un souffle créateur artistique et une bouffée d’air dans les poumons. Ce projet travaillé sur presque deux ans a été réfléchi lors des différentes périodes de confinement, durant lesquelles nos relations avec notre environnement ont été réduites et repensées.

Inspirée par mon environnement, par la mer et par le vent, il m’a fallu repenser les façons de me rendre sur ma principale source d’inspiration : la mer de Dunkerque. C’était donc en me connectant sur les différents sites de webcam filmant la mer de Dunkerque en direct, de relevés de vitesse de vent ou de coefficients de marées que je restais «connectée» et attentive à mon environnement depuis mon bureau lillois.

Ce projet a été réalisé en collaboration avec Stéphane Cabée, et Manon Guegan dans le cadre du

Dans ma démarche, j’explore les formes intangibles, invisibles ou liquides telles que l’eau, le son et l’air, qui sont mes médiums principaux. Ils sont utilisés comme une tentative de reconnexion de l’humain avec son environnement par des biais technologiques comme des installations sonores ou mécaniques. Tout cela dans une esthétique minimaliste, aux moyens d’expressions réduits au maximum. 

Anemo se présente une installation composée d’un ventilateur, soufflant en temps réel le vent de Dunkerque. Cette pièce permet au spectateur dans l’espace d’exposition de se connecter d’une façon ou d’une autre au littoral.

Anemo est une réflexion sur le terme «inspiration» dans sa double acception : défini à la fois comme un souffle créateur artistique et une bouffée d’air dans les poumons. Ce projet travaillé sur presque deux ans a été réfléchi lors des différentes périodes de confinement, durant lesquelles nos relations avec notre environnement ont été réduites et repensées.

Inspirée par mon environnement, par la mer et par le vent, il m’a fallu repenser les façons de me rendre sur ma principale source d’inspiration : la mer de Dunkerque. C’était donc en me connectant sur les différents sites de webcam filmant la mer de Dunkerque en direct, de relevés de vitesse de vent ou de coefficients de marées que je restais «connectée» et attentive à mon environnement depuis mon bureau lillois.

Ce projet a été réalisé en collaboration avec Stéphane Cabée, et Manon Guegan dans le cadre du Module de co-création Arts et Sciences,  Polytech’Lille-Esä.

ANNAËLLE OESTREICH

Il vit dans l’obscurité, Installation lumineuse et sonore, dimensions variables, 2022

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Il vit dans l’obscurité. 

Silence clair où il tâtonne avec certitude. 

Dans l’intimité de sa chambre noire, ses icônes intérieures communiquent avec le regard des autres. 

Son regard porte loin. Derrière le voile noir reposant sur son nez, c’est au-delà du visible qu’il se pose. Un œil cligne et retentit le clac de l’appareil, il vient enregistrer ce point de lumière et de chaleur. Silence atroce et impossible des images.

Il parle beaucoup pour occuper l’espace, mais paraît si serein dans le silence. De la couleur il n’a plus que le souvenir, de la lumière plus que la chaleur. De l’azur, du doré, du carmin, plus que l’impression dans son esprit de la jupe plissée, douce et volante dans le vide.

Il vit dans l’obscurité est une installation sonore et lumineuse inspirée par le travail et la vie d’Evgen Bavcar, philosophe et photographe aveugle. Au premier coup d’œil, il peut sembler que ce néon grésillant est simplement défectueux, il peut attirer l’œil ou brouiller la lecture de l’exposition plongée dans le noir. 

Dans une volonté d’interprétation du texte qui ne passe pas par la lecture, j’ai traduit en morse ce texte lui rendant hommage. Le néon s’allume quelques secondes, puis s’éteint, tout cela accompagné d’un grésillement retentissant au rythme de la lumière. 

« Mes images sont fragiles. Je ne les ai jamais vues, mais je sais qu’elles existent et certaines m’ont beaucoup ému », écrit Evgen Bavcar dans Le Voyeur Absolu, en 1992.